⚠️ Quels aliments éviter pendant la grossesse ?
Pendant la grossesse, certains aliments peuvent représenter un vrai risque pour la santé de la maman et du bébé (infections, intoxications, fausse couche, accouchement prématuré…). Comme le système immunitaire de la future maman est momentanément moins efficace, il est important d’être vigilante jusque dans l’assiette.
- Les œufs crus ou peu cuits (et les préparations qui en contiennent, comme la mousse au chocolat maison ou la mayonnaise faite maison). Ils peuvent abriter la bactérie Salmonella.
- Les viandes crues ou insuffisamment cuites (tartare, carpaccio, viande saignante…).
- Les poissons crus (sushi, sashimi) ou fumés (comme le saumon fumé), ainsi que certains poissons riches en méthylmercure (ex. : Marlin, espadon, requin).
- Les produits laitiers non pasteurisés, comme les fromages au lait cru.
- Les fromages à pâte molle, les fromages bleus, la feta ou le chèvre crémeux, même s’ils sont pasteurisés, car ils peuvent contenir la bactérie Listeria.
- La charcuterie crue ou peu cuite (saucisson, rillettes, pâtés, jambon cru…), sauf le jambon cuit type « jambon blanc ».
- Les fruits et légumes mal lavés, qui peuvent véhiculer la toxoplasmose ou d’autres germes.
- Les fruits de mer crus (huîtres, moules, crevettes, etc.).
- Les abats, en particulier le foie, car il contient beaucoup de rétinol (vitamine A), ce qui peut augmenter le risque de malformations.
Pas d’inquiétude, en suivant quelques règles simples (bien cuire les viandes et poissons, laver soigneusement les fruits et légumes, choisir les produits pasteurisés), il reste encore une multitude d’aliments délicieux et sûrs à savourer pendant la grossesse.
🦠 La listériose
La listériose est une infection causée par une bactérie appelée Listeria monocytogenes.
Elle est transmise principalement par l’alimentation (bactéries présentes dans certains aliments crus ou mal conservés).
Elle est risquée pendant la grossesse car le système immunitaire de la femme enceinte est modifié et donc plus vulnérable. L’infection peut être légère ou invisible chez la future maman (fièvre, fatigue, symptômes proches de la grippe, parfois troubles digestifs), mais elle peut être grave pour le fœtus : risque de fausse couche, accouchement prématuré, infection néonatale sévère.
🔹 Aliments à risque de Listeria
À éviter pendant la grossesse (sauf si cuits à cœur) :
- Fromages au lait cru (camembert, brie, roquefort, etc.), surtout à pâte molle et à croûte fleurie.
- Charcuteries crues ou peu cuites (rillettes, pâtés, foie gras, jambon cru, saucisson…).
- Poissons crus ou fumés (sushi, sashimi, saumon fumé, tarama, etc.).
- Viandes crues ou saignantes (steak tartare, carpaccio).
- Produits de la mer crus (huîtres, coquillages, surimi).
- Aliments prêts à consommer mal conservés (plats cuisinés, salades industrielles, sandwichs).
🔹 Conseils de prévention
- Bien cuire les viandes, les poissons et les fruits de mer.
- Éviter de consommer les restes cuisinés qui traînent au frigo.
- Vérifier les dates de péremption et éviter les produits au-delà de la date limite de consommation (DLC).
- Maintenir une bonne hygiène du réfrigérateur (4 °C maximum).
- Se laver les mains, nettoyer les ustensiles et les plans de travail après manipulation d’aliments crus.
🩺 Quand consulter ?
Pendant la grossesse, consultez rapidement un médecin si vous ressentez :
- De la fièvre même modérée.
- Des frissons, courbatures, maux de tête.
- Des symptômes digestifs (nausées, diarrhée), surtout après avoir mangé un aliment à risque.
Un traitement antibiotique adapté peut protéger la maman et le bébé.
🦠 La toxoplasmose
La toxoplasmose est une infection parasitaire causée par le Toxoplasma gondii.
Chez l’adulte en bonne santé, elle est le plus souvent asymptomatique ou provoque de légers symptômes (fatigue, ganglions, état grippal).
Si la femme enceinte n’a jamais été infectée auparavant (et donc n’est pas immunisée), elle peut l’attraper. Pendant la grossesse, le risque est important, le parasite peut traverser le placenta et infecter le fœtus, ce qui entraîne un risque de toxoplasmose congénitale. Les conséquences possibles sont des fausses couches, des anomalies neurologiques, des atteintes oculaires et des retards du développement du fœtus. Plus la contamination survient tôt dans la grossesse, plus les complications sont graves (même si le risque de transmission est plus faible).
🔹 Modes de contamination
- Viande crue ou mal cuite (mouton, porc, bœuf…).
- Fruits et légumes mal lavés, souillés par de la terre contenant le parasite.
- Contact avec les chats (leurs excréments peuvent contenir le parasite → bac à litière, jardinage).
- Eau ou sol contaminés (rare dans les pays industrialisés).
🔹 Prévention pendant la grossesse
- Cuire la viande à cœur (aucun rose/saignant).
- Bien laver fruits, légumes, herbes aromatiques.
- Éviter le contact avec les litières de chats : si besoin de les nettoyer, utiliser des gants et se laver les mains.
- Porter des gants pour jardiner et bien se laver les mains après.
- Laver couteaux, planches et surfaces ayant été en contact avec de la viande crue.
🩺 Suivi médical
En France, une sérologie de toxoplasmose est faite en début de grossesse. Si la femme n’est pas immunisée contre la Toxoplasmose, des contrôles sanguins tous les mois seront faits tout au long de la grossesse. En cas d’infection confirmée, un traitement antibiotique spécifique est donné pour limiter la transmission au fœtus.
Le diabète gestationnel
Le diabète gestationnel est un trouble de la régulation du sucre (glucose) dans le sang qui apparaît pendant la grossesse, généralement au 2ème ou 3ème trimestre. Il disparaît le plus souvent après l’accouchement, mais il nécessite un suivi car il peut avoir des conséquences pour la maman et le bébé.
🔹 Pourquoi apparaît-il ?
Pendant la grossesse, les hormones du placenta rendent l’organisme moins sensible à l’insuline (hormone qui régule le sucre).
Si le pancréas de la future maman ne parvient pas à produire assez d’insuline, le sucre s’accumule dans le sang (hyperglycémie).
🔹 Facteurs de risque
- Âge de la maman supérieur à 35 ans.
- Surpoids ou obésité avant la grossesse.
- Antécédents familiaux de diabète.
- Antécédents de diabète gestationnel.
- Grossesse multiple (jumeaux, triplés…).
Un dépistage est proposé à toutes les femmes entre la 24ème et la 28ème semaine de grossesse.
Le test est simple, la maman doit prendre une solution sucrée par voie orale, suivie de plusieurs prises de sang pour mesurer l’évolution de la glycémie.
👶 Risques pour le bébé
- Macrosomie (bébé trop gros, < 4 kg à la naissance) → risque d’accouchement difficile.
- Hypoglycémie à la naissance.
- Risque accru de développer plus tard de l’obésité ou un diabète de type 2.
🤰 Risques pour la maman
- Hypertension et prééclampsie.
- Césarienne plus fréquente.
- Risque accru de développer un diabète de type 2 dans les années qui suivent.
Pour le prévenir, il faut avoir une alimentation équilibrée, fractionner les repas, limiter les sucres rapides et privilégier les fibres, les légumes ainsi que les protéines maigres.
Avoir une activité physique douce comme la marche, la natation, le yoga prénatal.
Vous pouvez aussi surveiller vous-même votre glycémie au quotidien en faisant des tests de glycémie réguliers.
Dans certains cas, de l’insuline peut être prescrite si le régime alimentaire et l’activité physique ne suffisent pas.
Après l’accouchement, la glycémie redevient généralement normale, un contrôle médical est recommandé dans les 6 à 12 semaines après la naissance. Sur le long terme, adopter une hygiène de vie saine pour réduire le risque de diabète de type 2.
🍰 Les substituts de sucre
Les substituts de sucre donnent une saveur sucrée aux produits, mais sans apporter de calories. Ça pourrait être tentant, mais pourtant, pendant la grossesse, la future maman a besoin d’énergie pour elle et pour Bébé. Les édulcorants ne sont donc pas nécessaires, sauf si une nutritionniste ou un médecin les recommande, par exemple en cas de diabète.
En petites quantités, certains édulcorants comme le sucralose, l’aspartame ou l’acésulfame potassium ne semblent pas poser de problème particulier. Mais attention : on les retrouve surtout dans des boissons « diète » ou des aliments allégés, qui sont souvent peu nourrissants et n’apportent rien d’utile à la future maman.
Rien ne vaut un peu de sucre ordinaire, une cuillère de miel ou une touche de sirop d’érable pour sucrer un café ou une tisane. Au moins, ce sont des douceurs simples, connues, et bien plus adaptées à la grossesse que les édulcorants.
☕ La caféine
Pendant la grossesse, bien s’hydrater est essentiel : 1,5 à 2 litres par jour au minimum. L’eau, c’est la vie💧 : elle désaltère, elle aide à éliminer les déchets du corps de maman comme de Bébé, et, avec les fibres alimentaires, elle participe à la prévention de la constipation.
D’autres boissons comptent aussi dans l’apport en eau, comme les jus de fruits et de légumes, les soupes, les bouillons ou encore le lait. Mais attention, certaines boissons méritent d’être limitées comme le café, le thé, les boissons gazeuses et énergisantes, car elles contiennent toutes de la caféine. Même prudence pour certaines tisanes, car certaines plantes ne sont pas adaptées aux femmes enceintes.
La caféine stimule le système nerveux, aussi bien chez la maman que chez le bébé. En excès, elle peut provoquer des palpitations, de la nervosité ou des troubles du sommeil. Consommée en trop grande quantité, la caféine peut même augmenter le risque de fausse couche ou de naissance prématurée et parfois, la grossesse rend encore plus sensible à ses effets.
🔹 Café et thé
Le café et le thé ne sont pas interdits pendant la grossesse, à condition d’en limiter la consommation. La règle d’or est de ne pas dépasser 300 mg de caféine par jour, peu importe sa source.
Petit conseil pratique : évitez de boire votre café ou votre thé pendant ou juste après les repas. En effet, ces boissons contiennent des substances qui freinent l’absorption de deux nutriments précieux pendant la grossesse : le fer et le calcium.
Par exemple :
- Une tasse de café filtre (250 ml) → environ 179 mg de caféine.
- Un espresso (30 ml) → 30 à 90 mg.
- Une tasse de thé noir (250 ml) → environ 50 mg.
- Une tasse de thé vert (250 ml) → environ 30 mg.
Attention aux formats XXL des comptoirs à café, certains gobelets peuvent contenir jusqu’à 600 ml de café, de quoi dépasser d’un seul coup la dose quotidienne recommandée.
🔹 Boissons gazeuses et chocolat
La caféine ne se cache pas seulement dans le café ou le thé, on la retrouve aussi dans certains petits plaisirs du quotidien comme les boissons gazeuses de type cola et le chocolat.
Par exemple :
- Une canette de cola (355 ml) → 36 à 50 mg de caféine.
- Une portion de chocolat au lait (28 g) → environ 7 mg.
- Une portion de chocolat noir (28 g) → de 3 à 23 mg.
Rien de dramatique, bien sûr ! Mais il est utile d’en tenir compte pour ne pas dépasser la fameuse limite de 300 mg de caféine par jour.
Un carré de chocolat pour se faire plaisir ou une gorgée de cola de temps en temps, ne posent pas de souci. L’important, c’est de le savourer avec modération et sans culpabilité.
🔹 Boissons énergisantes
Les boissons énergisantes, malgré leur nom alléchant, ne sont pas adaptées à la grossesse.
En théorie, la quantité maximale de caféine autorisée dans ces boissons est fixée à 210 mg par litre. Mais attention : certains produits dépassent cette limite. Et ceux achetés en ligne sur internet peuvent contenir encore plus de caféine, car ils ne respectent pas toujours la réglementation.
Mais au-delà de la caféine, ces boissons renferment aussi d’autres ingrédients comme le ginseng ou la taurine, dont les effets sur la femme enceinte et le bébé ne sont pas connus.
Mieux vaut éviter totalement les boissons énergisantes durant la grossesse. L’énergie, la future maman la trouvera bien plus sûrement dans un bon repos et une alimentation équilibrée.
🍵 Les tisanes
Les tisanes sont souvent vues comme naturelles et donc » sans risque », mais pendant la grossesse, certaines plantes peuvent être utiles, et d’autres sont fortement déconseillées car elles peuvent provoquer des contractions, interagir avec des médicaments ou être toxiques pour le bébé.
✅ Plantes conseillées
Elles peuvent aider à soulager des maux de grossesse, mais à consommer avec modération :
- Gingembre : contre les nausées et vomissements (surtout en début de grossesse).
- Camomille matricaire (allemande) : digestive, apaisante, aide au sommeil. (⚠️ éviter la camomille romaine qui est déconseillée).
- Verveine odorante : relaxante, facilite la digestion.
- Rooibos : riche en antioxydants, sans caféine.
- Tilleul : calmant, aide à mieux dormir.
- Feuilles de framboisier : souvent utilisées au 3ᵉ trimestre pour préparer l’utérus à l’accouchement (mais uniquement sur avis médical).
🚫 Plantes déconseillées ou interdites
Elles peuvent être toxiques ou déclencher des contractions :
- Sauge officinale (risque de contractions, neurotoxique à forte dose).
- Réglisse (augmente la tension artérielle).
- Aloe vera (interne) (effet laxatif, contractions utérines).
- Ginseng (effet stimulant, risque d’hypertension).
- Armoise, Absinthe, Rue officinale (fortement abortives).
- Persil en forte dose (infusion de graines ou racines).
- Cannelle (écorce en excès) (stimulante utérine).
- Fenugrec (risque de contractions, parfois utilisé pour déclencher l’accouchement).
- Menthe poivrée (tolérée en petite quantité, mais déconseillée en excès, reflux et contractions possibles).
🔹 Conseils pratiques
- Toujours préférer les tisanes en sachet du commerce, plutôt que des mélanges maison où le dosage est incertain.
- Ne pas dépasser 2 tasses par jour sans avis médical.
- Éviter les cures de plantes « détox » ou « minceur » pendant la grossesse.
- Demander l’avis d’un médecin, sage-femme ou pharmacien avant toute infusion régulière.
Alcool et Tabac
🍷 L’alcool
Pendant la grossesse, l’alcool est à éviter complètement. En effet, il traverse très rapidement le placenta et atteint directement le bébé. Or, son cerveau et son système nerveux, encore en plein développement, sont particulièrement fragiles face à cette substance.
Contrairement à certains aliments ou boissons qu’il est possible de consommer en petite quantité, pour l’alcool il n’existe aucun seuil sécuritaire. Même une faible dose peut avoir des effets néfastes.
⚠️ Quels sont les risques ?
Les conséquences de l’alcool sur le fœtus dépendent de la quantité consommée et du moment de la grossesse.
Parmi les effets possibles :
- Retard de croissance (bébé plus petit ou plus léger à la naissance).
- Troubles du développement intellectuel et du langage.
- Difficultés d’apprentissage et de concentration plus tard dans l’enfance.
- Anomalies physiques ou comportementales en cas de consommation régulière ou importante.
Ces atteintes, regroupées sous le terme de syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), sont malheureusement irréversibles.
🔹 Pourquoi l’alcool est-il si nocif ?
Chez l’adulte, le foie joue un rôle de “filtre” et aide à éliminer l’alcool. Mais chez le fœtus, ce mécanisme n’est pas encore en place. L’alcool reste donc plus longtemps dans son organisme et agit directement sur ses organes en développement, surtout sur le cerveau.
Pour toutes ces raisons, le plus sûr est de ne pas consommer d’alcool du tout pendant la grossesse, même les petites quantités répétées ne sont pas sans risque. La règle est simple pour protéger la vie qui se développe en vous, zéro alcool pendant la grossesse, pour zéro risque pour bébé.
En cas de doute ou de consommation passée avant de savoir que l’on était enceinte, il ne faut pas culpabiliser : l’important est d’arrêter dès que la grossesse est connue et d’en parler avec son médecin si besoin.
🚭 Le Tabac
Fumer pendant la grossesse n’est pas sans conséquence, ni pour la maman, ni pour le bébé. La fumée de tabac contient plus de 7 000 substances chimiques, dont certaines sont particulièrement toxiques. Quand une femme enceinte fume, ces substances passent rapidement dans le sang, puis à travers le placenta, atteignant directement le fœtus.
🔹 Quels sont les risques pour le bébé ?
La nicotine et le monoxyde de carbone présents dans la fumée réduisent l’apport d’oxygène et de nutriments essentiels au bébé. Résultat :
- Retard de croissance intra-utérin (bébé plus petit ou plus léger à la naissance).
- Accouchement prématuré.
- Risque accru de fausse couche.
- Malformations congénitales (parfois au niveau du cœur ou du visage).
- Syndrome de mort subite du nourrisson (risque multiplié si la maman fume pendant ou après la grossesse).
🔹 Et pour la maman ?
Le tabac n’est pas tendre non plus avec la future maman. Il augmente les risques de :
- Hypertension et prééclampsie.
- Placenta praevia (placenta mal placé).
- Décollement prématuré du placenta (situation grave pouvant menacer la maman et le bébé).
🔹 Qu’en est-il du tabagisme passif ?
Même sans fumer directement, être exposée à la fumée des autres est dangereux. Le tabagisme passif augmente lui aussi les risques pour le bébé et doit être évité autant que possible.
Le mieux est d’arrêter de fumer, il n’est jamais trop tard, même en cours de grossesse.
Même si la future maman fumait au début de sa grossesse, chaque cigarette en moins améliore la circulation sanguine, l’apport en oxygène et le développement du bébé.
Il y a des solutions pour arrêter de fumer, vous pouvez vous faire aider, il existe :
- Des consultations spécialisées en maternité ou en PMI (service de protection maternelle et infantile, chargé d’assurer la protection sanitaire de la mère et de l’enfant).
- Des soutiens psychologiques et groupes d’accompagnement.
- Et, si besoin, certains substituts nicotiniques prescrits par un médecin (patchs, gommes…), adaptés à la grossesse.